ALBANIE






L'ALBANIE




LUNDI 12 DECEMBRE 2016


ULCINJ - LEZHE



Déjà le poste frontière. J'ai toujours un sentiment bizarre lorsque je passe une frontière, partagé entre l'angoisse de tomber sur un douanier trop zélé qui pourrait me demander de défaire tout mon matériel, et à la fois l'angoisse et l'excitation de l'inconnu.


Juste après le poste frontière, en découvrant la campagne Albanaise et son premier village, j'ai eu l'impression de faire un bon dans le temps et de me retrouver dans les années 39/40. Certes que je n'ai pas connu mais que l'on m'a suffisamment décris pour avoir une appréciation.
J'encourage les autorités à prendre des mesures afin de donner une meilleur image lorsque l'on arrive sur leur territoire. Il y a des détritus partout, des poubelles renversées, des chiens errants, un bidon ville adossé au village....


Cependant au fur et à mesure de ma progression, j'aperçois des fortifications, les paysages complètements différents se côtoient. Les 4x4 flambants neufs se disputent la route avec des charrettes à bras tirées péniblement par des ânes, mulets ou chevaux.


Un peu de couleur dans ce gris peux faire le plus grand bien au moral, faut aimer ! Apparemment les Albanais apprécient les couleurs vives


Juste à l'entrée de la ville de LEZHE, où je vais faire étape, je suis surpris par la présence de cochons au bord de la route. Pour un pays plutôt musulman, j'en reste sans voie.


Dans la ville, le pire et le meilleur se côtoient


Certains immeubles de la ville modernes contrastent avec leur environnement



A défaut du panneau d'entrée de ville, je me contente de ce plan de LEZHE ville de moyenne importance à 70 km de la capitale TIRANA


Quelques vestiges historiques bien protégés



Une promenade bien agréable, sauf l'odeur d'eau polluée qui gâche un peu l'ensemble


Certains progrès restent à faire en matière de transport !


Cet établissement s'appelle l'Hôtel Restaurant Vérona 2


Un instant j'ai cru que l'hôtel n'était pas fini...



mais non, les chambres existent bien,


certes un peu spartiate, mais j'ai vu pire, mieux aussi !

A la fin de cette première journée en Albanie, je m'aperçois que la réalité est tout autre que l'image ou les préjugés que l'on peut avoir sur un pays et sa population.
Tout d'abord les Albanais respectent les cyclistes, en tout cas mieux que les Croates.
Au fur et à mesure du déroulement de ma journée, je n'ai croisé que des gens avenants, souriants et qui ne manquaient pas l'occasion de me saluer et de me souhaiter la bien venue.
Lorsqu'à 10h, je me suis arrêté pour une petite pause, un jeune homme est venu à ma rencontre et dans un anglais très supérieur au mien, à engagé la conversation d'une façon curieuse mais respectueuse. Les enfants sortant de l'école m'ont tous salué d'un "Hello !" en criant tous très fort et je ne calcule plus le nombre de coups de klaxon d'encouragement.
J'ai souvent parcouru la campagne française, je n'ai jamais été aussi salué qu'aujourd'hui.

Et pour finir, le gérant de mon "hôtel" à 15,40€ la nuit avec petit déjeuner, m'offre un café et un petit verre d'alcool de pays pour me souhaiter la bienvenue.
Ce soir je dîne à sa table, j'en suis honoré.

Demain je rejoins Tirana, la capitale.


MARDI 13 DECEMBRE 2016

LEZHE - TIRANA

Avant de commencer cette nouvelle journée, je voudrai revenir un instant sur l'accueil que j'ai eu hier soir dans cet hôtel qui ne payait pas de mine.


Avant de partir visiter la ville de Lezhë, j'avais demandé au gérant si son restaurant était ouvert ce soir et si je pouvais y dîner. Sa réponse, "je suis fermé mais si vous voulez dîner je vous préparerai quelque chose avec plaisir" ! Lorsque j'ai commandé une bière, j'ai demandé également si il avait des chips ou des cacahouètes, "just moment" me dit-il et il revient de sa cuisine avec ce que vous voyez ci-dessus : calamars en salade et spécialité Albanaise à base d'un fromage que l'on peut comparer à de la féta.
Ca c'était pour l'apéro !


Puis, il me demande si je veux manger des pâtes, du fait que je sois en vélo, avec viande ou poisson, allons y pour le saumon, et voilà ce qui me sert : pâtes aux fruits de mer, pavé de saumon avec accompagnement de poivrons grillés, aubergines grillées, salade de tomates, choux rouges et concombre ! et comme si cela ne suffisait pas, sans que je le commande : une spécialité Albanaise de fruits au fromage blanc ! Le tout arrosé d'une bière Albanaise de 50cl.
Bien sur servis avec le sourire. Au moment de l'addition je suis un peu inquiet ! Et bien monsieur, je vous fais le tout pour 1300 LEK (devise locale) soit 10€ !!


Pour clore ce chapitre, voici le petit déjeuner compris dans le prix de la chambre à 15,40 € :
Œuf frit, petites saucisses, fromage féta, tartine de pain grillé avec confiture maison, et café à volonté ! De quoi commencer la journée bien calé !!


La journée peut commencée, du soleil mais au prix d'un vent violent, heureusement de trois quart arrière. Parfois poussé vers le bas côté lors de rafales violentes.


Au bout la très longue ligne droite, l'autoroute ! et aucune autre solution



J'ai parcouru presque un kilomètre avant de trouver une sortie, heureusement aucune patrouille de police.


Lorsque j'ai consulté mon GPS j'avais, sur le pont, deux solutions à droite ou à gauche ? la plus courte était à gauche, alors allons y ! et devinez quelle était la bonne ?


Le problème avec le GPS, c'est qu'il peut proposer des itinéraires, mais il ne décrit pas l'état de la route !



Ca s'empire ! j'aurai pu l'écrire également : ca sent pire ! J'ai parcouru plus de 4 km dans la campagne profonde d'Albanie. J'ai vu l'était délabré des fermes, à l'image des routes, les Albanais en revanche m'ont toujours salué à mon passage et dès que je m'arrêtai ils étaient plusieurs à vouloir m'indiquer le bon chemin. A aucun moment je me suis senti en danger.


De retour sur le bitume


Et cette fois-ci : vent dans le dos, ouf !


Arrivée aux portes de TIRANA, la capitale compte 500.000 habitants environ










Le moderne et l'ancien se marient bien, il y a d'importants travaux devant l'opéra ci-dessus, pour la création d'un immense parc aménagé.
Pour ce qui concerne le reste de la ville, c'est sans grand intérêt, et dans la circulation les Albanais sont des dingues du klaxon, j'en ai eu plein les oreilles.

Demain, courte étape d'une cinquantaine de kilomètres avant d'attaquer la montagne.

Cela fait maintenant un mois que je suis parti, j'ai parcouru 2200 km, et je suis en pleine forme,






MERCREDI 14 DECEMBRE 2016



TIRANA - ELBASAN


De bon matin, au départ de Tirana, ca surprends un peu ! je ne comprends pas au plus je descends au sud au plus les températures baissent !


Les paysages sont beaux sous le soleil, même dans le froid


Dans la campagne, je vois fréquemment des groupes de dindes, lorsque je passe à proximité elles se mettent à glousser, ce qui immanquablement me fait sourire.


J'ai du me moquer d'elles un peu trop, j'ai été puni, et une troisième crevaison à la roue de remorque


Sans doute trop chargé, maintenant c'est décidé je m'en débarrasse à Athènes !


Je reprends la route et là je me retrouve seul ou presque sur cette large voie qui sera bientôt l'autoroute. Cela ne dure pas, je dois reprendre la nationale qui commence à grimper !


A détour d'un virage, j'aperçois cet établissement flambant neuf, hôtel 4 étoiles, piscine.


Mais au détour d'un autre virage, il y a ca ! des chiens errants se nourrissant des ordures d'humains, c'est aussi ca l'Albanie, malheureusement.





Après un quinzaine de kilomètres d'une ascension rendue pénible par la présence de nombreux camions, bus et autres 4x4, j'arrive à une intersection, croyant pouvoir enfin amorcer la descente. Pas de chance, la grande route que l'on aperçois au fond dessert un tunnel qui lui est interdit au vélo, résultat : 7 km de montée supplémentaires, et c'est reparti.



Et ça monte, et ça monte, je pensais faire une journée cool, c'était sans compter sur le relief de l'Albanie, qui de ce point de vue la n'a rien à envier au Monténégro !





Ça y est, je suis enfin dans la descente, tout au fond j'aperçois Elbasan ma ville étape


Et encore des dindes au beau milieu de la route !




J'arrive à 16h00 à Elbasan, dans la lueur des derniers rayons de soleil, le temps de parcourir les 2,7km pour trouver et atteindre ma "guesthouse", il fera nuit.
C'était mon troisième et dernier jour en Albanie, en conclusion je dirai que l'on a une image déformée de ce pays, bien sur il y a encore beaucoup de chose à faire, à créer, à réparer, mais c'est un pays qui, à mon avis à un potentiel de développement (touristique entre autre), il faudrait commençer par un bon nettoyage des rues, des campagnes et une bonne dépollution des cours d'eau !
Les Albanais sont des gens ouverts, avenants, souriants et curieux, loin de l'image que l'on peut avoir d'eux en France.
L'Albanie était sur ma route, je n'aurai certainement pas fait le détour pour la visiter, mais je n'ai pas été déçu, plutôt surpris.

Demain, nouveau passage de frontière, une étape un peu longue 91 km sur le papier, pour rejoindre OHRID et son lac en MACEDOINE.



ELBASAN (ALBANIE) - OHRID (MACEDOINE)


Départ 7h00 de Elbasan, ma guesthouse se situe à l'intérieur des remparts de cette très ancienne citée. Hier soir je suis aller me balader dans les rues d'Elbasan, j'y ai vu une jeunesse installée aux terrasses de cafés lounge modernes diffusant de la musique occidentale. J'imagine le choc des générations dans ce pays très contrasté.



Même pour les édifices religieux, les Albanais ont vraiment le goût pour les couleurs !


C'est une route en faux plat qui se présente à moi maintenant.



Je n'ai pu prendre que de rares photos, j'ai suivi cette rivière pendant plus de 40km, je n'ai pas vu un endroit épargné par la pollution, des sacs plastiques partout sur les berges, dans les arbres et dans l'eau. Les Albanais passent leur temps à astiquer leur belles Mercedes, ils seraient bien inspirés de nettoyer également leur pays !




4ème crevaison de la roue de ma remorque, trop c'est trop ! j'ai tellement la rage que je prends la décision sans appel d'abandonner sur place cette maudite remorque. Je me fais pas de souci pour elle, je suis persuadé que dès que j'aurai le dos tourné, en moins d'un quart d'heure, un Albanais lui donnera une seconde vie. Je la laisse derrière moi sachant qu'elle sera très utile ici.


Voici le nouveau look provisoire de Django


En attendant une cure d'amaigrissement, il a déjà perdu 6kg en laissant la remorque derrière lui


Surprenant hôtel restaurant perdu dans ces gorges


A l'heure du déjeuner, après avoir parcouru 57km de faux plat montant, se dresse devant moi une montagne impressionnante. J'aperçois au loin sur ses flancs le tracé sinueux de la route. Je ferai une pause avant d'attaquer la bête.


Cà y est, j'y suis !


Les premiers lacets sont plutôt raides


Confirmation ! les lacets sont raides, très raides !



Je fais des pauses dès que j'en ai l'occasion





Et ça monte ! et ça monte !

Quelques centaines de mètres plus haut, je suis pris à partie par une meute de chiens, j'en ai compté 8, des colosses des montagnes devant pesaient chacun 40 à 50kg. Ils aboient sur moi de plus en plus et je ne me sens pas rassuré. Ici personne ne s'arrête pour vous venir en aide. Le meneur de la meute prend le risque de sauter le muret et venir sur la route juste derrière moi. Je lui hurle dessus, passe une à deux vitesses et accélère le plus possible, heureusement la pente à cet endroit s'est un peu radoucie. Afin de mettre plus de distance, je me mets sur la gauche de cette large route à trois voies, le meneur se sent peut être en danger il ralenti sa course. A ce moment, parmi un flot de véhicules montants, je vois passer une voiture de police, je leur hurle "help me, help me" ! Ils continueront leur route sans même trouver bizarre que je sois complètement à gauche de la route ! Merci la police.
Finalement, les chiens ont abandonné leur poursuite, je suis hors de danger mais j'ai eu la peur de ma vie, si le meneur m'aurait attaqué les autres l'auraient rejoints et j'aurai certainement été déchiqueté. Il va falloir que je réfléchisse sérieusement à un moyen de défense si cela devait se reproduire.




Aller Djengo, c'est presque fini, on y va !


Dernier coup d'œil sur l'Albanie



Après 57km d'approche en faux plat montant, et 2 h 15 d'efforts dans ces derniers lacets je suis enfin sur le plateau entre l'Albanie, que je quitte sans regret, et la Macédoine qui se présente à présent devant moi.































































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